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Marie, laïque consacrée dans un institut séculier

Sur KTO, "Des vies consacrées", Marie Boudier,

Tout au long de l’Année de la vie consacrée, KTO propose chaque semaine le portrait d’une religieuse, d’un religieux, d’un prêtre ou d’un laïc consacré. Ceux-ci sont peu nombreux, et parmi les trois témoignages publiés jusqu’à présent d’une vie au milieu du monde, voici que, pour la première fois, KTO propose le portrait d’un membre d’institut séculier : Marie Boudier, de l’Institut séculier féminin du Cœur de Jésus.

Marie Boudier, membre de l'Institut séculier du Coeur de Jésus

Dans un décor très sobre, presque épuré, où quelques peintures très colorées posées ci et là forment un contraste presque saisissant, Marie, assise à une table, est filmée en gros plan. Paradoxalement, cette économie de moyens met en valeur un regard qui paraît venir de loin, et aide à dégager des moments forts dans l’interview. Nous avons envie d’en retenir trois plus particulièrement.

S’est imposé à moi le désir…

serieux

L’essentiel

Dès le départ, le ton est donné : « J’ai vécu une conversion à l’âge de 25 ans… et tout de suite s’est imposée à moi le désir d’une vie consacrée… de donner complètement ma vie au Seigneur. » Marie va à l’essentiel avec une grande justesse de ton : dire que ce désir s’est imposé à elle dit combien elle sent tellement qu’il lui vient de plus loin qu’elle.

Il y a là tout l’alliage de la vie consacrée entre le désir intérieur dont l’Esprit est l’origine et la réponse libre de la créature. Ici, aucun superflu ne détourne du seul important : donner complètement sa vie à Dieu. Pas d’anecdotes ni de détails sur tout ce chemin dont seul l’essentiel est retracé.

Le besoin et l’envie d’être en plein monde

C’est avec des mots d’une grande justesse que Marie en vient alors à ce qui a été moteur dans son choix d’une forme de vie consacrée. Il vaut la peine de les réentendre :

J’avais besoin et envie…

 « J’ai pris conscience que j’avais besoin et envie d’être en plein monde, et que mon appel était d’être au milieu des gens, de vivre au milieu des gens… tout en ayant une vie consacrée.

Le besoin, le désir ou l’appel ne sont pas confondus, même s’ils sont présents tous les trois. Reconnaître l’appel est finalement ce qui précise de façon décisive ce qui a été éprouvé jusque là. Il n’est alors pas étonnant que le mot qui prendra ensuite une place importante dans l’interview soit celui de discernement.

 Le discernement constant de la mission

C’est à chacun de recevoir sa mission, de la discerner, à la fois avec le petit groupe, et aussi dans la prière et l’accompagnement spirituel… 

Est-ce que ce que je suis en train de vivre est conforme à mes Constitutions ? Est-ce que vraiment je suis sur un chemin en compagnie du Seigneur ?

Cette mission tu la porteras comme un feu...

Cette mission tu la porteras comme un feu...

Dans ce témoignage, c’est probablement là qu’apparaît davantage la vie en institut séculier avec la mission propre qui se reçoit d’un autre ou d’autres, qui se discerne aussi. Et il est bon que soit rappelé que plusieurs dimensions sont nécessaires pour ce discernement : la prière où Marie se retrouve seule avec son Dieu, mais aussi le groupe que lui fournit l’Institut du Cœur de Jésus et le dialogue avec celui qui a accepté la charge de l’accompagner – donc l’Église. C’est à la fois éminemment personnel et jamais solitaire. En outre, Marie rappelle que des éléments de vérification que ce chemin est bien celui de Dieu sont toujours à mettre en place : les Constitutions de son institut, l’identification que le chemin est bien conforme à celui du Seigneur dans l’Évangile

La plus grande joie…

La plus grande joie, c'est d'avoir été appelée

La plus grande joie, c’est d’avoir été appelée…

Donner toute sa vie à Dieu, le besoin et l’envie d’être en plein monde, la nécessité d’un discernement toujours à l’oeuvre : l’ensemble dessine l’essentiel d’un chemin de vie qui apparaît avoir une profonde cohérence. Le témoignage laisse pressentir qu’une vie en institut séculier peut aussi combler. Pour en avoir la certitude, allez jusqu’au bout de la vidéo et regardez le visage rayonnant de Marie Boudier quand elle confie :

Ma plus grande joie, c’est d’avoir été appelée…, d’avoir été appelée et d’avoir été accueillie par mes soeurs dans l’Institut. Quand le Seigneur m’a appelée, je me suis aussi sentie pleinement reconnue comme personne ayant de la valeur. Ça, c’est ma plus grande joie, je crois.

Merci à KTO pour toute cette série.

Les Béatitudes des consacrés en formation

Plus de 1200 formateurs à la vie consacrée

Plus de 1200 formateurs à la vie consacrée à Rome

La semaine dernière, du 7 au 11 avril, le Congrès des formateurs à la vie consacrée a réuni au Vatican plus de 1200 responsables venus du monde entier pour s’interroger sur ce que signifie « Vivre dans le Christ selon la forme de vie de l’Évangile« . En période de « crise des vocations  » — elle est réelle —, l’image de si nombreux responsables, parfois vraiment jeunes, était saisissante et le Saint Père François, dans l’audience qu’il a accordée aux participants samedi, n’a pas manqué de relever cet apparent paradoxe.

Le programme du congrès

Le programme du congrès organisé au Vatican par la CIVCSVA

Au terme du congrès organisé par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, le cardinal João Braz de Aviz a voulu adresser un message à ces formateurs qu’il avait accompagnés toute la semaine. Disons le tout de suite : ce message est une splendeur. À l’heure où j’écris, « Beati voi formatori e formatrici »  semble ne pas être encore traduit en d’autres langues qu’en italien, mais dès qu’il sera en français, il vaudra la peine de le découvrir. En fait, c’est bien chaque formateur qui devrait le recevoir à genoux.

Il compte deux parties principales : tout d’abord un commentaire des Béatitudes selon saint Matthieu où chacune est mise en rapport avec une qualité des formateurs. Ensuite, le message discerne 12 priorités pour le service de la formation – nous y reviendrons demain.

Les Béatitudes des consacrés en formation

Il est impossible de citer entièrement cette application des Béatitudes. Heureux les pauvres en esprit ? Oui, heureux vous qui, vous sentant pauvres en face du sublime devoir de former Christ dans les cœurs, vous confiez à l’action du Saint Esprit… Heureux ceux qui pleurent parce qu’il seront consolés ? Oui, heureux vous quand vous savez partager la fatigue de la conversion avec ceux qui sont en formation…

Mais à travers les Béatitudes que le Christ souhaite appliquer aux formateurs, on peut aussi lire en creux les Béatitudes de ceux et celles qui sont entrés en formation sur le chemin de la vie consacrée. Cela pourrait donner aussi :

Des formateurs, souvent jeunes, venus de toutes les parties du monde

Des formateurs, souvent jeunes, venus de toutes les parties du monde

Heureux ceux qui ont été confiés à l’action de l’Esprit Saint pour que Christ soit formé en eux.

Heureux ceux qui éprouvent que leur lenteur à progresser ne trouve que patience et confiance de leurs formateurs.

Heureux ceux qui peuvent trouver une oreille et un cœur pour accueillir leurs découragements et leurs souffrances avec la miséricorde et la tendresse du Père.

Heureux ceux qui éprouvent qu’on ne cherchera qu’à les aider à réaliser le rêve de Dieu pour eux.

Heureux ceux qui sentent que leur formateur voit le feu qui brûle leur cœur malgré les cendres qui tentent de le recouvrir et leurs misères.

Heureux ceux qui vivent en se sachant accompagnés par un regard tout à l’image de celui de Dieu : un regard qui sait aussi voir Dieu dans leur cœur.

Heureux ceux qui éprouvent que ce temps de formation qui leur est donné est facteur en eux de paix et d’unité intérieure.

En fait, oui, heureux sont-ils ceux à qui le Seigneur a donné de s’engager sur ce chemin de formation à la vie consacrée. Y a-t-il beaucoup de lieux où ils puissent se sentir autant accueillis par un ou une autre qui a fait un jour le même chemin qu’eux ? Alors s’expliquent les paroles de François lors de l’audience qu’il accordait aux membres du Congrès :

« Les jeunes ont besoin d’expérimenter… qu’il y a une grande liberté dans une vie obéissante, une grande fécondité dans un cœur vierge, une grande richesse quand on ne possède rien. »

L’Année de la vie consacrée ? Un chemin!

Rallegratevi: Réjouissez-vous !

À regarder ou à écouter ce que nous proposent les médias – avec Internet – ou ce qui se vit dans les diocèses, on constate une floraison d’événements où l’accent est mis sur la rencontre, notamment entre les diverses vocations. Cependant, il ne faudrait pas oublier que cette année a été voulue comme un temps de renouveau pour chaque personne consacrée, au plan individuel comme au plan communautaire. Dans la lettre apostolique qu’il leur adressait pour le début de l’Année, le pape François formulait le programme très clairement : « J’attends que toute forme de vie consacrée s’interroge sur ce que Dieu et l’humanité d’aujourd’hui demandent. » Cette année est donc un temps privilégié de réflexion pour se remettre face à l’appel du Seigneur et aux appels de nos frères et soeurs en humanité.

La CIVCSVA, la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, a voulu aider les personnes consacrées à ce travail de réflexion. Elle entend donc leur adresser tout au long de l’année des Lettres circulaires qui stimulent la réflexion et interrogent chacun sur tous les aspects de vocation. Deux ont déjà été publiées sous les signatures du cardinal João Braz  de Aviz, préfet de la Congrégation, et de l’archevêque José Rodríguez Carballo, son secrétaire. Parues dès avant le début de l’Année de la vie consacrée, elles devaient permettre de disposer immédiatement d’outils pour le travail de réflexion.

Rallegratevi

Rallegratevi

Rallegratevi, Réjouissez-vous,.. , la première lettre circulaire, pour initier la réflexion, remettait chaque personne consacrée devant ce que le pape François considère comme signe particulier de la vie consacrée : la joie. La conviction de départ de François est que c’est la joie des consacrés qui réveillera le monde. Cela n’étonne pas de la part de celui qui a nommé Evangelii gaudium sa première grande exhortation apostolique.

Après une « écoute » des paroles de l’Écriture qui expriment la joie et sa conséquence qu’est la consolation, Rallegratevi présente un florilège de paroles du Saint Père portant toutes sur elle, puisque outre Evangelii gaudium, plus de deux douzaines d’interventions à ce sujet sont citées. À travers elles, le but de la lettre, clairement énoncé dans l’introduction est d’inciter chacun, personnellement et en institut, à travers « une confrontation loyale entre Évangile et Vie »  à « oser les décisions évangéliques qui porteront des fruits de renaissance et seront source de joie. » Tout l’itinéraire de la lettre sera de réveiller la joie pour conduire à la porter au monde.

« La joie n’est pas un ornement inutile, elle est exigence et fondement de la vie humaine. »

« Nous ne sommes pas appelés à accomplir des gestes épiques, ni à proclamer des paroles retentissantes mais à témoigner de la joie qui vient de la certitude de se sentir aimés, de la confiance d’être sauvés. »

« Nous sommes appelés à porter à tous l’étreinte de Dieu, qui se penchez vers nous avec la tendresse d’une mère : consacrés, …, courbés dans un geste de consolation.

Scrutate

Scrutate

Scrutate, Scrutez, veillez, la seconde lettre circulaire, ne semble hélas toujours pas encore traduite en français alors qu’elle fut présentée le 15 octobre 2014. Nous reviendrons largement sur ce texte, non seulement stimulant et incisif, mais parfois de toute beauté. À partir de deux « icones » bibliques, l’Exode et le prophète Elie, elle met l’accent sur trois notes de la vie consacrée : la vigilance, la prophétie et l’intercession. Il s’agit de « scruter les horizons de notre vie et de notre temps en restant en alerte, de scruter la nuit pour reconnaître le feu qui illumine et qui guide, de scruter le ciel pour reconnaître les signes porteurs de bénédictions pour nos aridités. Il s’agit de veiller et d’intercéder, solides dans la foi ». (introduction)

La lettre circulaire interroge tout autant les instituts que les personnes individuelles, les invitant à revoir tous les aspects de leur vie en se demandant s’ils permettent  de répondre à leur vocation dont la règle suprême est l’Évangile. Le langage de Scrutate  n’est pas langue de bois. Un seul exemple ici : le début des paragraphes dédiés à la formation (§ 9), qui demandent à tous les responsables d’Instituts de d’interroger loyalement leurs pratiques

Former à l’Évangile et à ses exigences est un impératif. Dans une telle perspective, nous sommes invités à accomplir une révision spécifique du programme de formation qui accompagne les consacrés et spécialement les consacrées sur leur chemin de vie. La formation spirituelle a un caractère d’urgence, trop souvent presque uniquement limitée à un un accompagnement psychologique ou à des exercices standardisés de piété.

La pauvreté répétitive de contenus vagues bloque les candidats à des niveaux de développement humain infantiles et dépendants. La riche diversité des chemins suivis et proposés par les auteurs spirituels reste presque inconnue à la lecture directe ou n’est évoquée que par fragments. Il est indispensable de veiller à ce que le patrimoine des Instituts ne soit pas réduit à des schémas hâtifs, éloignés de la charge vitale de leurs origines, parce que cela n’introduit pas à l’expérience chrétienne et charismatique de façon appropriée.

C’est exigeant ? Oui, mais à travers des pages de toute beauté scrutant la figure du prophète Elie et la forme de « dépression morale » dont il a pu lui aussi souffrir – avec tout ce qu’elle peut nous enseigner -, il reste de ce document une impression de très grande humanité et proximité des auteurs. Nous y reviendrons, mais il est bien dommage qu’on ne puisse le lire actuellement qu’en italien *.

* Plusieurs sites proposent de télécharger Scrutate en italien. Vous pouvez le lire en ligne sur le site de la Conférence mondiale des instituts séculiers ou sur Vidimus Dominum. Vous pouvez aussi l’y télécharger sur cette page, mais de nombreux ordres le rendent disponible sur leurs sites.

 

 

Jessica : 7’46 »

Jessica Kary présente les instituts séculiers

Jessica Kary

Elle s’appelle Jessica Kary et est membre de l’Institut séculier des Oblates apostoliques (Apostolic Oblates). Si vous comprenez l’américain, allez la voir – l’écouter – pendant 7’46 », sur le site de la conférence épiscopale des États-Unis d’Amérique : Jessica présente notre vocation : la nature et la mission d’un institut séculier. Membre d’un institut séculier fondé à Rome par un prêtre italien (don Guglielmo Giaquinta, devenu évêque), avec une forte présence aux États-Unis, en Italie et en Lituanie, Jessica Kary parle ici pour l’ensemble de notre vocation.

Ce qui est probablement remarquable dans ce document, c’est que si sa présentatrice met bien  l’accent sur ce qu’est l’essentiel de notre vie avec ses trois caractéristiques principales :

  • l’apostolat – selon les caractéristiques propres à chaque institut
  • l’immersion dans le monde comme le levain dans la pâte : elle souligne qu’être dans le monde est ce qu’on appelle être séculier.
  • la consécration puisqu’on prononce des voeux de pauvreté, chasteté et obéissance qui dédient la vie Seigneur mais libèrent aussi pour le service.

Jessica Kary prend le temps de brosser un tableau complet, abordant la formation, les détails d’une vie de prière, la manière d’être présente dans le monde par sa vie professionnelle. Elle n’hésite pas à à évoquer des modes de vie différents selon l’institut séculier, y compris ceux qui sont moins répandus, comme la possibilité de vie en communauté. Notre consoeur s’interroge aussi sur la différence entre la vie religieuse et la vie en institut séculier : d’un côté, la communauté comme « signe« , alors que le membre d’institut séculier qui a pour mission de transformer le monde de l’intérieur, est signe que toute personne, à travers la vie quotidienne dans le monde, peut y atteindre à la sainteté.

Le don de Dieu

Le don de Dieu

Un dernier détail : si vous pouvez regarder cette vidéo, allez jusqu’au bout. Jessica Kary en vient à l’appel du Christ pour elle, et on voit son visage et ses yeux s’animer. Le réalisateur l’a bien senti qui, quand elle termine en évoquant ce don de Dieu pour son Église, resserre le plan sur un visage qui rayonne : au bout de 7’46″…

Say Yes!

L’ouverture de l’année de la vie consacrée donne lieu à la mise en ligne de vidéos dédiées à l’événement. Trois sont très présentes sur Internet, très différentes. Il vaut sans doute la peine de les visionner.

Vidéo de l'Emmanuel

Communauté de l’Emmanuel

La communauté de l’Emmanuel met en ligne un clip vidéo de 3’17 », Say Yes sur la chanson de Michelle Williams: « When Jesus say Yes, nobody can say no ». Une vidéo qui dynamise et entraîne à sa suite du Canada à Manille en passant par les communautés de France, de Magascar ou par Kigali. On ne peut qu’être frappé par la liberté avec laquelle chacun des membres de la communauté s’approprie le rythme et le chant (regardez donc Manille…)

clip vidéo de l'Assomption

Les assomptionistes

Très présente aussi sur le net, le clip vidéo humoristique de l’Assomption : 2’00 » pour faire percevoir ce que sont les Augustins de l’Assomption – c’est leur véritable nom – en retraçant l’histoire de leur fondation par Emmanuel d’Alzon et en essayant de se situer aujourd’hui… entre les jésuites et les dominicains. Ne ratez pas la savoureuse mais brève parodie de la prédication jésuite ou dominicaine.

vidéo de la Compagnie de Jésus

Compagnie de Jésus

Mais il est connu qu’on ne prête qu’aux riches : les jésuites publient aussi un montage vidéo, beaucoup plus long, qui a la particularité d’être muet. Tout au long de ses 10’17 », son but est « de nourrir la réflexion et la contemplation » tout au long de l’année pour en faire une année une action de grâce. La présentation en est peut-être austère, au fil des minutes et de la prise de conscience de la floraison inouïe des formes suscitées par l’Esprit, c’est bien l’action de grâce qui nait.

Trois vidéos, trois styles différents, mais oui, on peut dire que l’Esprit habite ceux qui les présentent.

 

Devenir une mémoire vivante du Sauveur

Invitation dans le diocèse de Tulle

Invitation dans le diocèse de Tulle

Dans presque tous les diocèses de France où a été célébrée l’ouverture de l’année de la vie consacrée, il a été fait mémoire de la triple invitation du Saint Père pour cette année :

  • Faire mémoire avec gratitude de ce que la Vie consacrée a vécu et donné à l’Église depuis Vatican II,
  • Regarder l’avenir avec espérance,
  • Vivre le présent avec passion.

Au cours des homélies prononcées lors des messes d’ouverture, on a pu relever des perles attestant de la profondeur de la compréhension de ce qu’est cette vie. Nous n’en citons que deux qui peuvent nous aider à rendre grâce davantage encore.

À Albi, quelques jours auparavant, Mgr Legrez insistait sur la configuration au Christ qui est demandée à tout consacré : « Quelle que soit la forme que peut prendre la vie consacrée, du chartreux au membre d’un institut séculier, à travers les apostolats les plus divers, il s’agit toujours ‘d’adopter la forme de vie pratiquée par Jésus’ (V.C. n° 31) ».

Et l’archevêque d’Albi d’avoir une phrase puissamment évocatrice : « Devenir une mémoire vivante de l’existence et de l’action du Sauveur est en outre un chemin de bonheur pour ceux et celles qui y sont appelés. » Voyons, vous aussi, ne désireriez-vous pas devenir une mémoire vivante de l’existence et de l’action du Sauveur ?

C’est aussi de cette imitation du Christ qui a été le point de départ de Mgr Percerou  lors de l’homélie de l’Eucharistie d’ouverture à Moulins pour rappeler a ses frères et soeurs consacrés qu’à chacun, le Christ a dit « donne-moi à boire ! ». Et l’évêque de Moulins de poursuivre : vous avez été « surpris d’être appelés à lui donner à boire, à lui donner votre vie même pour étancher sa soif quand nos outres sont si souvent vides ! » Mais c’est invitation à ce que cette année soit l’occasion de revisiter, dans la joie, sa vocation, « de mesurer combien par le don de vous-même, le Christ a étanché la soif de tant d’hommes et de femmes. »

C’est bref ? Oui, mais écouter ces interventions est occasion de faire mémoire avec gratitude, de vivre le présent avec passion et de se tourner vers l’avenir dans l’espérance.

 

Sur les sites Internet des diocèses de France

Et oui : aujourd’hui, 39 diocèses de France* mettent en Une de leur site Internet l’année de la vie consacrée. Ainsi, on peut dire que 40% des diocèses de France signalent son démarrage, certes en la mettant plus ou moins en valeur, mais de façon certaine. Parmi eux, six nous semblent mériter d’être signalés plus particulièrement.

Pour les chiffres, c’est le site du diocèse de Chartres qu’il faut aller voir : il est sans doute le seul à insister autant sur la diversité de la vie consacrée. On y apprend comment ces formes de vie se répartissent en France avec, par exemple, 3340 moniales (dont 54 novices !) et 1192 moines, 25834 religieuses apostoliques, dont 2413 non Françaises, 5070 religieux dont 554 sont étrangers, 2000 personnes en 31 instituts séculiers, environ 500 vierges consacrées – surtout à Paris -, sans compter les membres des communautés nouvelles. Un oubli peut-être : les ermites.

diocèse de Belley-Ars

diocèse de Belley-Ars

Le diocèse de Belley-Ars ne craint pas de mettre l’événement en tête de ses actualités mais son évêque, Mgr Pascal Roland, est le président de la Commission épiscopale pour la Vie consacrée. Notons cependant que c’est davantage la vie religieuse proprement dite qui est illustrée, même si Mgr Roland, lui, parle de vie consacrée dans un extrait d’interview

Diocèse de Clermont

Diocèse de Clermont

Une mention particulière au diocèse de Clermont : la photo de sa Une n’est peut-être pas très grande, mais elle traduit le souci de présenter toutes les formes de vie consacrée, et le fait est suffisamment rare pour être souligné.

Avons-nous le droit de donner un petit coup de chapeau au site du diocèse de Saint-Brieuc & Tréguier ? Sa particularité est de parvenir, en très peu de mots et très clairement, à donner une définition de la vie consacrée. Un détail : on peut y être intimidé par la proposition de lire la lettre apostolique de François aux consacrés dont la référence est totalement en italien, mais il s’agit bien du texte français.

diocèse de NanterrePour l’esthétique de la photo de Une, le diocèse de Nanterre mérite d’être visité : ces jeunes soeurs disent de façon éminente la joie d’une vie fraternelle réussie. Et si vous cliquez sur la photo, vous avez droit à tout un dossier qui reprend, non seulement les principales célébrations – tenant compte des différentes formes de vie consacrée – mais élargit sur son impact dans le cinéma par exemple.

diocèse d'Orléans

diocèse d’Orléans

Cependant, si vous n’avez le temps de voir qu’un site, allez sur celui du diocèse d’Orléans : dès la Une, une photo prise sous le soleil fait participer à toute la fraicheur et à la joie que peut communiquer la vie consacrée. Rien que pour cela, on clique et on se trouve devant un dossier de plusieurs pages : tout d’abord, ce qui est officiel – message de François, site de la Corref (très cité par les différents diocèses, et c’est justice) -, puis ce sont les dates à retenir dans le diocèse, puis la présence détaillée de la vie consacrée dans le Loiret, des portraits en vidéo sur KTO, sans oublier la prière pour les vocations.

* Visite de ce jour où 3 sites en maintenance ou restructuration n’ont pu être visionnés.

L’ouverture à Rome

C’est fait, elle est ouverte ! Ce fut d’abord une veillée de prière à la basilique Sainte Marie Majeure ce samedi soir, avant que l’Eucharistie d’ouverture officielle ne soit présidée par le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, au nom du pape à Saint Pierre.

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Cardinal Joâo Braz de Aviz

À la veillée de prière mêlant écoute de la parole de Dieu, de documents sur la vie consacrée et de témoignes de saints et saintes fondateurs – qui avait attiré beaucoup de monde -, le Saint Père, en voyage en Turquie, s’unissait par un message :
« Réveillez le monde ! Réveillez le monde !
Comment ? Mettez le Christ au centre de votre existence… »

« Cherchez son visage, qu’Il occupe le centre de votre vie, de façon à ce que vous soyez transformés en mémoire vivante de la façon d’exister et d’agir de Jésus en tant que Verbe incarné, devant le Père et devant vos frères… »
« Sortez de votre nid… arrivez jusqu’aux périphéries qui attendent la lumière de l’Évangile. Habitez les frontières ».

Messe d'ouverture

Messe d’ouverture

Lors de la messe d’ouverture, aussi Eucharistie du premier dimanche d’Avent, ce sont trois paroles « programmatiques » de la lettre apostolique que le préfet a repris : être joyeux, être courageux, être des experts en communion. Alors chacun sera véritablement prophète.

Ce qu’on peut aussi retenir d’une homélie vigoureuse qui ne dissimulait pas les difficultés de la vie consacrée ? Le rappel de l’exigence de s’interroger sur ce que Dieu et l’humanité d’aujourd’hui demandent. C’est à cette seule condition que cette année « se transformera en un authentique kairos, un temps de Dieu riche en grâces et en transformation ».

 

Inauguration de l’année de la Vie Consacrée

Ce 30 novembre 2014, c’est l’inauguration de l’année de la Vie Consacrée. Pour mesurer l’importance de ce don de Dieu pour l’Église, il suffit de se connecter aux sites des conférences épiscopales. En voici quatre qui mettent l’information en tête :

L'année de la Vie Consacrée sur le site de l'Église italienne

L’année de la Vie Consacrée sur le site de l’Église italienne

Le titre de la Conférence épiscopale italienne : « Vino nuovo in otri nuovi », vin nouveau dans des outres neuves, est tout un programme. Il consonne bien avec les paroles du pape François qui sont rapportées : « L’originalité évangélique des choix, la fidélité au charisme, le primat du service, l’attention aux plus petits et aux plus fragiles, le respect de la dignité de toute personne ». On pourrait dire qu’il s’agit du programme de tout consacré ou de tout institut de vie consacrée.

Site de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis

L’année de la Vie Consacrée sur le site de l’Église américaine

Sur le site de la Conférence des évêques des États-Unis d’Amérique, l’année de la Vie Consacrée occupe toute la largeur et c’est tout un programme plein de dynamisme : Réveillez le monde ! À droite, Mgr William Callahan, évêque du diocèse de La Crosse (Wisconsin), lui-même religieux, évoque ce que signifie vivre les voeux de la vie consacrée : pauvreté, obéissance et chasteté.

L'année de la Vie Consacrée sur le site de la conférence des évêques du Vietnam

L’année de la Vie Consacrée sur le site des évêques du Vietnam

Quant au site de la Conférence des évêques du Vietnam, il détaille la façon d’obtenir l’indulgence plénière accordée à toutes les personnes consacrées au cours de cette année qui, ouverte aujourd’hui, se terminera le 2 février 2016. Le bienfait mis en exergue ici est la perspective concrète de la conversion personnelle des consacrés.

L'année de la Vie Consacrée sur le site de la conférence épiscopale portugaise

L’année de la Vie Consacrée sur le site de la conférence épiscopale portugaise

Dernier site évoqué ici, celui de la Conférence épiscopale portugaise. Il relève une invitation de François quand il avait annoncé le programme de l’année : « Appelés à porter à tous le salut de Dieu ». Ici, on pourrait dire que c’est la bonne nouvelle qu’est la vie consacrée pour les hommes et les femmes du monde de ce temps qui est mise en exergue. Ultimement, n’est-ce pas nous rappeler la confiance que Dieu nous fait ?

Nous n’avons évoqué ci-dessus que quatre sites de conférences épiscopales. À eux seuls déjà ils disent toute la richesse de la vie consacrée. On pourrait demander : vous, à quel aspect êtes-vous plus sensible ? Mais cela, c’est à vous de le dire en prenant la parole à votre tour.

François nous écrit…

Le pape François écrit aux consacrées

François écrit aux consacrés

Je vous écris comme votre frère, consacré à Dieu comme vous…. qu’est-ce que j’attends en particulier de cette Année de grâce de la vie consacrée ?

J’attends que « vous réveilliez le monde », parce que la note qui caractérise la vie consacrée est la prophétie…

Le prophète reçoit de Dieu la capacité de scruter l’histoire dans laquelle il vit, et d’interpréter les événements : il est comme une sentinelle qui veille durant la nuit et sait quand arrive l’aurore (Is 21,11-12). Il connait Dieu et il connait les hommes et les femmes, ses frères et soeurs. Il est capable de discernement et aussi de dénoncer le mal du péché et les injustices, parce qu’il est libre ; il ne doit répondre à d’autre maître que Dieu, il n’a pas d’autres intérêts que ceux de Dieu. Le prophète se tient habituellement du côté des pauvres et des sans défense, parce que Dieu lui-même est de leur côté.

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