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Présentation de Jésus au Temple, 2 février 2015 à Rome

Fête de la Présentation de Jésus au Temple à Rome
1997 : Jean Paul II au Brésil

Jean Paul II en 1997

C’est en 1997 que le pape Jean Paul II inaugurait la première Journée de la vie consacrée. Dans le message qu’il écrivait pour l’occasion, il fixait trois objectifs : remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l’Église, mieux faire connaître et apprécier la vie consacrée au peuple de Dieu tout entier. Enfin, inviter les personnes consacrées à célébrer ensemble et solennellement les merveilles que le Seigneur a accomplies en elle. En fait, cette journée devait développer une magnifique action de grâce.

Ce 2 février, alors que le pape François s’est déjà largement exprimé sur le sens de cette journée, prononçant l’homélie devant des milliers de personnes consacrées – prêtres, religieux et religieux ou laïques –, c’est un texte très personnel qu’il a délivré. Partant de la contemplation de Marie qui marche avec l’Enfant-Jésus dans les bras, lui qu’elle introduit dans le Temple, le portant ainsi à la rencontre de son peuple, François contemple la Vierge qui marche, mais aussi et surtout, le Fils qui marche devant elle. « Elle le porte, mais c’est Lui qui la porte ».

Avec l’homélie, tous ceux qui sont à Saint-Pierre entrent eux aussi dans le mystère de la vie consacrée : la suite du Christ… mais en se laissant conduire, ou plutôt porter par Lui. Il faut sans doute être entré déjà soi-même sur ce chemin pour accepter d’entendre le renversement constant qui est souligné. À la suite de Jésus, il s’agit de se mettre sur le chemin de l’obéissance, imitant le Seigneur qui, en faisant sienne la volonté du Père, s’abaisse jusqu’à l’anéantissement. Il est rappelé que, sur ce chemin, progresser signifie, comme Jésus, s’abaisser dans le service. Alors, fruit de la docilité et de l’obéissance, le Seigneur transforme celle-ci en sagesse. C’est la route suivie par Syméon et Anne et qui fait paradoxalement de ces deux Anciens des créatifs, créatifs dans la joie et la sagesse.

Ce 2 février, le même pontife qui appelle si souvent à un aggiornamento de la vie consacrée et qui rappelle ici que tout véritable aggiornamento « est oeuvre de la sagesse, façonnée dans la docilité et l’obéissance ». Et François ajoute que nous touchons ici à la différence entre le consécration et sa caricature: « une sequela sans renoncement, une prière sans rencontre, une vie fraternelle sans communion, une obéissance sans confiance et une charité sans transcendance ». C’est paradoxal ? Oui, mais tous ceux qui étaient lundi à Rome sentaient que ce paradoxe est celui qu’appelle toute suite authentique du Christ.

Devenir une mémoire vivante du Sauveur

Invitation dans le diocèse de Tulle

Invitation dans le diocèse de Tulle

Dans presque tous les diocèses de France où a été célébrée l’ouverture de l’année de la vie consacrée, il a été fait mémoire de la triple invitation du Saint Père pour cette année :

  • Faire mémoire avec gratitude de ce que la Vie consacrée a vécu et donné à l’Église depuis Vatican II,
  • Regarder l’avenir avec espérance,
  • Vivre le présent avec passion.

Au cours des homélies prononcées lors des messes d’ouverture, on a pu relever des perles attestant de la profondeur de la compréhension de ce qu’est cette vie. Nous n’en citons que deux qui peuvent nous aider à rendre grâce davantage encore.

À Albi, quelques jours auparavant, Mgr Legrez insistait sur la configuration au Christ qui est demandée à tout consacré : « Quelle que soit la forme que peut prendre la vie consacrée, du chartreux au membre d’un institut séculier, à travers les apostolats les plus divers, il s’agit toujours ‘d’adopter la forme de vie pratiquée par Jésus’ (V.C. n° 31) ».

Et l’archevêque d’Albi d’avoir une phrase puissamment évocatrice : « Devenir une mémoire vivante de l’existence et de l’action du Sauveur est en outre un chemin de bonheur pour ceux et celles qui y sont appelés. » Voyons, vous aussi, ne désireriez-vous pas devenir une mémoire vivante de l’existence et de l’action du Sauveur ?

C’est aussi de cette imitation du Christ qui a été le point de départ de Mgr Percerou  lors de l’homélie de l’Eucharistie d’ouverture à Moulins pour rappeler a ses frères et soeurs consacrés qu’à chacun, le Christ a dit « donne-moi à boire ! ». Et l’évêque de Moulins de poursuivre : vous avez été « surpris d’être appelés à lui donner à boire, à lui donner votre vie même pour étancher sa soif quand nos outres sont si souvent vides ! » Mais c’est invitation à ce que cette année soit l’occasion de revisiter, dans la joie, sa vocation, « de mesurer combien par le don de vous-même, le Christ a étanché la soif de tant d’hommes et de femmes. »

C’est bref ? Oui, mais écouter ces interventions est occasion de faire mémoire avec gratitude, de vivre le présent avec passion et de se tourner vers l’avenir dans l’espérance.